Granados : Goyescas / José Menor

Enrique Granados (1867-1916) : Goyescas, Los majos enamorados (« les beaux amoureux ») Livre 1 et Livre 2, Crepusculo (Goyescas), Jácara (danza para cantar y bailar), Reverie-Improvisation, Intermezzo (de l'opéra Goyescas), El pelele

Peu de grandes œuvres pour piano m'ont autant fasciné que la Suite Goyescas, le chef-d'œuvre d'Enrique Granados (1867-1916). Ce travail extraordinaire nous plonge dans un monde riche et complexe, rempli d'émotions et de personnages contrastés, avec une intensité expressive qui m'a toujours captivé. Sous le titre Los majos enamorados, les six pièces de la Suite nous transportent comme dans un rêve romantique dans l'Espagne idéalisée de Francisco de Goya (1746-1828), avec ses lumières et ombres. La musique raconte une histoire d'amour avec une fin tragique - la mort du Majo - suivie de la conclusion, à mon avis, que l'amour dure au-delà de la mort. Comme le compositeur le disait lui-même, dans une lettre à la pianiste Maria Carratalà écrite avant la création du livre 1 (et faisant déjà référence au livre 2): «Après sa mort, le Majo vient à la grille de sa bien-aimée pour chanter son amour. […] La sérénade des morts [Majo] représente pour moi la fin de l'Espagne de Goya. » Il y a quelques années, j'ai eu la chance de rencontrer des membres de la famille Granados - des gens formidables - qui m'ont encouragé à entrer dans la créativité du monde de Granados en tant que chercheur musical. J'ai commencé à enquêter sur ses manuscrits, y compris Goyescas. Plus j'examinais les manuscrits, les fac-similés et les rouleaux de pianos de Granados de Goyescas, plus il me faisait plaisir de redécouvrir ce travail de génie, aussi important qu' Ibéria d'Albéniz. J'ai vu ces sources différer à l'occasion des éditions et des enregistrements publiés. Cela a attisé ma curiosité et j'ai commencé à explorer cette suite unique du point de vue de la composition. Plutôt que d'être une œuvre majeure de mon répertoire dans mon répertoire, Goyescas est devenu pour moi une grande aventure personnelle. JOSE MENOR