Golden Dore / Olga Zdorenko

Modeste Moussorgski (1839-1881) : Tableaux d'une exposition - Alexandre Scriabine (1872-1915) : Six Préludes Op.13 - Dmitri Kabalevski (1904-1987) : Rondo

Olga Zdorenko, piano

"Pictures at an Exhibition" de Moussorgski est, selon Sviatoslav Richter, la plus belle composition pour piano de toute la musique russe, bien que, selon lui, l'orchestration de Ravel la dénature. Zdorenko offre une interprétation personnelle, à la fois dans la construction et l'expression, maîtrisant avec assurance les défis techniques. Sa Promenade, qui relie les dix pièces, commence doucement avant d'exploser en couleurs dans "La Grande Porte de Kiev", hommage à sa ville natale. Bien que lyrique au début, elle conserve le style classique russe, sombre et grave, comme l'exige l'auteur. Dans "Gnomus", Zdorenko ralentit et alourdit le rythme pour souligner la maladresse du personnage. "Le Vieux Château" manque peut-être de la nostalgie habituelle du troubadour, mais propose une douleur douce et voilée.

La scène des enfants qui se disputent dans "Les Tuileries" est vivante, avec des variations pleines de couleurs. Le "Bydlo" ne se limite pas à l'image extérieure du lourd chariot polonais, mais exprime aussi la dureté de la vie de ceux qui le tirent. La danse des "Poussins" est pleine de surprises grâce à des rubatos et accélérations qui la rendent encore plus amusante. Enfin, le contraste entre les riches et les pauvres dans "Samuel Goldenberg et Schmuyle" est habilement rendu : une voix imposante et confiante face à une autre implorante et humble.