Mozart : Il sogno di Scipione

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Il sogno di Scipione K.126 (Le Songe de Scipion), action théâtrale en un acte sur un livret Italien de Pietro Metastasio
 

Composée en 1771 comme un hommage célébrant le Prince archevêque Sigismund Schrattenbach de Salzbourg, l'archevêque mourut avant que la pièce ne puisse être réalisée. Au printemps de 1772, Mozart modifia l'oeuvre afin qu'elle puisse être utilisée en l'honneur du successeur de Schrattenbach, Hieronymus Colloredo - le seul changement nécessaire fut de modifier le nom du dédicataire dans le récitatif final. L'histoire du rêve de Scipion a lieu en 148 av. J.-C., tandis que le célèbre général romain est invité dans le palais de son allié Massinissa, roi de Numidie (aujourd'hui la Tunisie moderne). Comme Scipion tombe dans un sommeil profond, il rêve que les figures allégoriques de Fortuna (Fortune) et Costanza (Constance) lui apparaissent dans l'Elysium et exigent qu'il choisisse de suivre l'une d'elles pour le reste de ses jours

"Si le label Signum Classics publie une nouvelle intégrale de cette œuvre de la jeunesse de Mozart, quels atouts peut-il faire valoir ? Pas de star en vue, mais ça n’est pas forément plus mal. Avant de détailler les mérites de la distribution, signalons que la partition place presque tous les solistes sur le même plan, car seul Emilio n’a qu’un air, et aucun des autres n’en a plus de deux. Sur le plan musicologique, et comme le disque paru en 2001, cette nouvelle version permet de comparer les deux états de la partition, Mozart ayant dû modifier l’air confié à « Licenza », l’épilogue flagorneur destiné à l’archevêque Colloredo, et initialement conçu pour son prédécesseur décédé durant la composition

(...) Sous la direction nerveuse mais équilibrée d’Ian Page, aux tempos judicieux, l’orchestre Classical Opera, fait le maximum pour animer cette partition, dignement secondé par le chœur du même nom. Cette même formation prévoit d’enreistrer avec le même chef tous les opéras de Mozart (Zaide et Il re pastore sont déjà sortis) : souhaitons-lui autant de flair lorsqu’elle abordera des rivages autrement plus fréquentés"

Par Laurent Bury pour www.forumopera.com