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Jean Françaix (1912-1997) : Les Inestimables Chroniques du Bon Géant Gargantua daprès loeuvre de François Rabelais / Inclus un bonus vidéo de 5 min
La petite histoire d'une production ayant mis plus de dix années à se réaliser L'histoire de la production de ce disque remonte à 1996, un peu avant le décès de Jean Françaix. Je m'étais intéressé aux Inestimables Chroniques mises en musique par Françaix après avoir entendu la très bonne version de Jean Piat faite en 1972. Comme depuis, plus rien n'existait au disque il était intéressant de penser à, soit rééditer le disque de l'Ensemble Colson, soit produire un nouvel enregistrement. C'est la deuxième solution que nous avons retenu, ayant sous la main l'excellent baryton et ami Gabriel Bacquier qui dans notre esprit ne pouvait faire que "merveille" dans le rôle du narrateur et qui a effectivement apporté une truculence tout à fait en rapport avec les textes de Rabelais. A l'époque, après avoir annoncé à Jean Françaix que je souhaitais proposer le rôle du récitant à G.Bacquier, il a littéralement sauté au plafond de joie en m'avouant qu'il avait toujours voulu travailler avec "le plus intelligent des barytons français" qu'il admirait plus que tout autre, mais qu'hélas les occasions ne s'étaient jamais présentées et qu'ensuite il n'avait plus osé le contacter par peur que G.Bacquier (un tel monument de l'Art lyrique) ne refuse de travailler sur ses oeuvres. Que ne fut pas ma surprise d'entendre de tels propos !!! J' eu donc le plaisir de faire rencontrer Gabriel Bacquier 73 ans à Jean Francaix 84 ans lors d'un déjeûner mémorable chez le compositeur mémorable tant par la qualité des souvenirs échangés que par la qualité des personnages en présence. Plus tard, malheureusement après la mort de Jean Françaix, et après une recherche longue et pénible pour trouver un orchestre de chambre en France intéressé par l'oeuvre et susceptible d'exécuter celle-ci avec brio, j'ai eu la chance de trouver l'Orchestre d'Auvergne et son chef fraîchement nommé, Arie van Beek qui d'une part avait déjà interprété la pièce et qui semblait tout à fait motivé pour réaliser un enregistrement de celle-ci. L'enregistrement fut donc effectué à l'Opéra de Vichy. Etant donné que comme le dit très justement le dicton :"Nul n'est prophète en son pays", il faut reconnaître que pratiquement tout le long de sa carrière, Jean Françaix fut plus apprécié en Allemagne qu'en France, sans doute un peu à cause du courant Boulez. Flavien Pierson