Rachmaninoff 3 - Prokofiev 2

Serge Rachmaninoff (1873-1943) : Concerto pour piano n°3 en ré min Op.30 - Serge Prokofiev (1891-1953) : Concerto pour piano n°2 en sol min Op.16

Josu De Solaun, piano / Orquesta Sinfónica de Castilla y León / Isabel Rubio, direction

Rachmaninov et Prokofiev ouvrent deux voies différentes vers le sommet du pianisme : l'une, un voyage spirituel, profond et tragique ; l'autre, une danse macabre entre ironie et désespoir. Tous deux, à leur manière, sont des Everest que seuls quelques-uns parviennent à atteindre, mais dont le sommet, une fois atteint, transforme celui qui le joue. Jouer le troisième concerto est, sans aucun doute, un voyage épique, non seulement en raison de sa difficulté technique, mais aussi de la profondeur émotionnelle qu'il exige. Chaque fois que je le joue, j'ai l'impression de me rapprocher de ce mystère insondable qu'est la musique de Rachmaninov, une musique qui semble contenir en elle toute la douleur et toute la beauté du monde. Jouer le deuxième concerto n'est pas seulement un défi, c'est aussi une immersion dans la perception de ce que la musique peut ou doit être. Prokofiev se moque des attentes, nous conduit au bord du chaos, puis nous laisse en suspens, sans réponse claire, comme s'il nous disait que dans la vie, à la fin, tout ce qui reste, c'est l'écho vide des applaudissements.