L'héritage de Komitas : Trios arméniens avec piano

Arno Babadjanian (1921-1983) : Trio avec piano en fa # min - (Soghomon Soghomonian) Komitas (1869-1935) : Six Miniatures Arméniennes* arrangement pour trio avec piano de Varoujan Bartikian - Nina Grigoryan (1976-*) : Aeternus* - Ardashes Agoshian (1977-*) : Trio avec piano “Hommage à Komitas”* / *Premier enregistrement Mondial

Trio Aeternus : Alexander Stewart, violon / Varoujan Bartikian, violoncelle / João Paulo Santos, piano

Soghomon Soghomonian (1869–1935) prit le nom de Komitas (ou Gomidas) lorsqu'il fut ordonné prêtre en 1894; un an plus tard, il devint Komitas Vardapet (docteur en théologie) - l'un des deux noms sous lesquels il est connu dans l'histoire. L'autre Komitas est “père de la musique arménienne”,a recueilli des milliers de chansons de ses compatriotes, en préservant et en identifiant l'accent qui rend les oeuvres de compositeurs arméniens facilement identifiables - comme le prouvent ces trios avec piano: un classique du XXe siècle et trois nouvelles oeuvres, dont l'une complète le cercle en arrangeant six des chansons folkloriques de Komitas.

"Cet album enregistré du 27 au 31 juillet 2019 à la Fondation Gulbenkian de Lisbonne célèbre une double commémoration, celle du 150e anniversaire de la naissance, en 1869, de Calouste Sarkis Gulbenkian, diplomate, financier et mécène arménien, décédé à Lisbonne en 1955, dont la Fondation portugaise, à laquelle il légua sa collection d’art, porte le nom, et surtout, la même année, celle du chanteur, théologien, musicologue, poète et compositeur Komitas.

A Paris, sur le Cours Albert Ier, entre le Pont des Invalides et le Grand Palais, non loin de la cathédrale arménienne, est érigée une statue de bronze d’une hauteur de six mètres, œuvre du sculpteur David Everantzi qui représente Soghomon Soghomonian, appelé Komitas. L’impressionnant monument a été inauguré en 2003 ; il rend hommage à cette personnalité hors du commun ainsi qu’au génocide perpétré en 1915 sur les Arméniens par le parti alors au pouvoir, les Jeunes-Turcs du Comité Union et Progrès. Komitas est arrêté et emprisonné le 24 avril de cette année-là avec de nombreux intellectuels. Déporté, il est libéré suite aux pressions de l’opinion internationale. De retour chez lui, il constate que ses travaux ont été détruits et prend conscience de l’ampleur de la tragédie de son peuple, ce qui nécessite son internement, d’abord à Constantinople puis en région parisienne, dans un hôpital psychiatrique de Villejuif, où il décède en 1935. Les 150 ans de sa naissance sont quasiment passés inaperçus chez nous l’an dernier. Ce CD Toccata met en valeur son héritage musical à travers l’arrangement de l’une de ses partitions et des pages chambristes de trois compositeurs arméniens."

https://www.crescendo-magazine.be/le-souvenir-de-komitas-de-dechirants-trios-a-clavier-armeniens/ | Le 11 septembre 2020 par Jean Lacroix