Nicolas, François : Hétérophonies / Inclut un DVD

François Nicolas (1947-*) : Petrograd 1918 - Oratorio d'après Douze d'Alexandre Blok pour piano, disclavier, IKO et récitant, Duelle en douze parties / DVD : Cantus Firmus de Jean Seban

Florence Millet, piano / Inès Nicolas, récitante / Marie Kobayashi, mezzo soprano / Nicolas Miribel, violon / Fuminori Tanada, piano / Carlo Laurenzi, réalisation informatique musicale Ircam

Ce coffret rassemble deux compositions de Francois Nicolas, Duelle et Petrograd 1918, commandes de l'IRCAM, et un film de Jean Seban, Cantus firmus, sous le signe de l'hétérophonie c'est-à-dire d'un collectif de voix intriquant coopération polyphonique, émulation antiphonique et simple juxtaposition.

Cette extension du discours, s'adjoignant des enregistrements musicaux et poétiques projetés par une source de haut-parleurs informatiquement contrôlée (Ircam), voudrait donner forme artistique à des collectifs humains de type nouveau. Francois Nicolas

En musique contemporaine, hétérophonie désigne un collectif de voix intriquant coopération polyphonique, émulation antiphonique et simple juxtaposition. Ce faisant, l'hétérophonie s'oppose à la rivalité et à la cacophonie de voix concurrentes comme à leur uniformisation en l'unique voix d'une homophonie. Cette forme moderne de collectif étend le discours musical : aussi bien celui de la polyphonie baroque (collectif porteur d'une idée partagée, dans la fugue monothématique) et de l'émulation classique (discours se divisant en deux, selon le bithématisme de la sonate) que celui de la coexistence romantique entre nouvelles formes collectives de conscience.

Petrograd 1917 et Duelle composent une hétérophonie musicale interne. Ensuite chaque œuvre étend cette hétérophonie musicale de deux façons : - par hétérophonie spatiale entre la musique interprétée en temps réel et une musique préenregistrée projetée par une source sonore regroupant différents haut-parleurs (vingt pour l'icosaèdre IKO, ou six pour le cube Timée) ;

- par hétérophonie artistique entre le discours musical et un discours poétique (ici récité).

Les deux compositions adoptent une formation instrumentale réduite a minima (piano live et piano mécanique – disklavier – pour Petrograd 1917; piano, violon et chant pour Duelle) qui épure ainsi l'hétérophonie entre voix poétique préenregistrée, voix acoustique des images musicales projetées (IKO ou Timée) et voix musicale des instruments traditionnels.