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Vater Unser, L'image du père dans la musique baroque allemande

TRIHORT562

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Jacques Pichard, orgue (Orgue Le Blé de la cathédrale de Nanterre, Hauts-de-Seine) / Cécile Côte, soprano / Saskia Salembier, mezzo soprano et violon baroque

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12,50 €

Fiche technique

Label :TRITON
EAN :3487720005626
Format :CD
Nombre du Support :1
Année édition :2018
Code Prix :UVM004
Genre :CLASSIQUE
Date de Sortie :22/06/2018
Compositeur/Artiste Principal :Buxtehude / Bach / Böhm / Bruhns / Walther

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Dieterich Buxtehude (1637-1707) : Praeludium en mi mineur BuxWV 142, Prélude de choral Vater unser im Himmelreich BuxWV 219, Choral varié Nimm von uns, Herr, du treuer Gott BuxWV 207, Prélude de choral Gott der Vater wohn uns bei BuxWV 190, Passacaglia en ré mineur BuxWV 161, Variations de choral Mit Fried und Freud ich fahr dahin BuxWV 76, Klaglied, Ciacona en mi mineur BuxWV 160, Choral varié Ach, Gott und Herr BuxWV 177 Versus 1 - 2 - 1, Prélude de choral Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort BuxWV 185 - Jean- Sébastien Bach (1685-1750) : Prélude de choral Mit Fried und Freud ich fahr dahin BWV 616 - Johann Gottfried Walther (1684-1748) : Prélude de choral In dich habich geho"et, Herr LV 97 - Nicolaus Bruhns (1665-1697) : Extraits de la cantate Muss nicht der Mensch auf dieser Erden - Georg Böhm (1661-1733) : Praeludium pour orgue en ré min, Prélude de choral Vater unser im Himmelreich (orné)
 

Pour les chrétiens, le Père est le créateur du monde avant qui rien n’était. Dans l’un de ses Cantiques spirituels « Sur les vaines occupations des gens du siècle », Racine évoque « Le Verbe, image du Père» ; idée reprise par Dieterich Buxtehude dans son choral orné Erhalt uns, Herr (« Soutiens-nous, Seigneur, par ta Parole »).  Le Père est aussi cet être autoritaire et rassurant sur lequel un fils doit pouvoir s’appuyer.

Si, pour le Christ, la première image du père fut celle de Joseph, personnage délaissé dans la liturgie chrétienne comme dans la musique, la seconde fut celle du vieillard Siméon, affirmant au temple de Jérusalem qu’il pouvait désormais quitter ce monde puisqu’il avait vu de ses yeux le Messie (J.S. Bach Prélude de choral Mit Fried und Freud ich fahr dahin BWV 616). C’est sur la même mélodie que Buxtehude choisit en 1671, pour les obsèques de M. Hanneken, de composer Mit Fried und Freud ich fahr dahin (« En paix et dans la joie je quitte ce monde »), œuvre savante en quatre parties et pour quatre instruments, sorte d’Offrande Musicale avant l’heure. Et lorsque meurt son propre père en 1674, il y joint le Klaglied, chant funèbre dont le lyrisme assumé et la symbolique puissante complètent parfaitement l’exercice de style scientifique composé trois ans plus tôt.  Les trois images du Créateur, du géniteur et du protecteur se rejoignent ainsi. 

Depuis 500 ans, le choral luthérien suscite d’innombrables compositions. Scheidt, Weckmann, Buxtehude, Böhm, Walther et Bach parmi tant d’autres en ont légué de multiples joyaux, chacun dans son style propre, enrichissant le répertoire à l’infini.  L’émouvant choral de J. G. Walther In dich hab’ ich gehoffet (« En Toi j’ai espéré, Seigneur ») exprime avec une confiance quasi enfantine une prière d’invocation. Nicolaus Bruhns, génial élève de Buxtehude, figure dans ce programme, avec une prière au Père, celle qui s’exprime à la fois dans le choral varié Ach, Gott und Herr BuxWV 177 et dans l’extrait de la cantate Muss nicht der Mensch ? (« L’homme doit-il toujours combattre sur cette terre ? », plage 14) qui relaie la prière de Job [7, 1] : « Le sort de l’homme sur la terre est celui d’un soldat, ses jours sont ceux d’un mercenaire ».