Swiss Radio Days Jazz Series, vol. 41 / Ray Charles Orchestra, Zurich 1961

Happy Faces - Along Came Betty - My Baby - Sticks And Stones - Georgia On My Mind - Blue Stone - Margie - Hit The Road, Jack - The Birth Of A Band - I Remember Clifford - Come Rain Or Come Shine - Ghana - I Believe To My Soul - I've Got News For You - Misty - I Wonder - Ray Minor Ray

Ray Charles Orchestra : Ray Charles, piano & voix / Bruno Carr / Darlene McCrea / David Newman / Dicky Wells / Don Wilkerson / Edgar Willis / Elbert “sonny” Forriest / Hank Crawford / Henderson Chambers / John Hunt / Keg Johnson / Leroy Cooper / Marcus Belgrave / Margie Hendricks / Phil Guilbeau / Priscilla “Pat” Lyles / Rudy Powell / Wallace Davenport

Avec un répertoire remarquablement balancé et des tutti orchestraux brillamment dessinés, le Big Band de Ray Charles est au moment de cette tournée à son apogée pour délivrer le credo musical volontairement clinquant du chanteur : « Genius + Soul = Jazz »! La section rythmique est impeccable

de bout en bout, y compris dans les passages les plus ardus des arrangements exigeants de Quincy Jones ou d'Ernie Wilkins, avec une mention particulière au batteur Bruno Carr. Quant à Mister Ray... il est égal à lui-même. Susurrant ou churchy, tendre ou punchy, il prend un plaisir audible et démonstratif dans ce tout premier concert d'une tournée qui s'annonce décisive pour lui et sa carrière. On ne peut omettre de mentionner que la prise de son ne rend ici pas complètement justice à son jeu de piano, parfois étrangement en retrait dans le mixage d'époque... Cela dit, cet enregistrement parfaitement inédit a globalement une vivacité et une énergie communicatives et comble de surcroît un « manque » dans les témoignages phonographiques du parcours européen d'automne 1961 de « Brother Ray ». Lequel, dès le lendemain, s'embarquait donc pour la France pour y délivrer ce message de fraternité qui allait tellement trancher avec les événements de la Guerre d'Algérie et la terrible nuit du 17 au 18 octobre à Paris. On n'ira pas jusqu'à dire que le « Genius » était attendu comme le Messie. Quoique...