Jean-Pierre Rampal et Aurèle Nicolet, Oeuvres pour flûte

Franck Martin : Sonata da chiesa - Willy Burkhard : Canzone - Peter Mieg : Concerto - Henri Dutilleux : Sonatine pour flûte et piano - Jean-Michel Damase : Sérénade op.36 - Jean-Sébastien Bach : Sonate BWV 1036 et BWV 1039, Sonate BWV 1037 - Georg Friedrich Haendel : Sonate Op.2 n°3 - Joseph Haydn : 4 Divertimenti Hob IV:1-4 - Wolfgang Amadeus Mozart : Duo pour 2 flûtes extrait de la Flûte Enchantée / Enregistrements de 1954, 1963, 1967, 1968, 1985

Jean-Pierre Rampal, flûte / Aurèle Nicolet, flûte / Heinz Holliger, hautbois / Annie d’Arco, piano / Edith Picht-Axenfeld, clavecin / Mechthild Wagner, violoncelle / Klaus Thunemann, basson / Tomasz Sosnowski, basson / Orchestre de chambre de la Radiodiffusion Sarroise / Karl Ristenpart, direction 

Avec ce double-CD réunissant Jean-Pierre Rampal et Aurèle Nicolet dans des enregistrements jusqu'alors inédits, le label Premiers Horizons a voulu proposer un nouveau concept d’édition discographique, mettant en regard l’art de deux grands interprètes. Et le « duo » Rampal – Nicolet s’imposait car au-delà de leurs différences – qu’il s’agisse du jeu proprement dit, de la personnalité, des choix et de la carrière – il est difficile d’imaginer complémentarité plus captivante : ils ne furent jamais opposés, mais toujours alliés. Le premier CD de ce doubleportrait les montre d’ailleurs, séparément, dans une même démarche : défendre la musique de leur temps et de leur pays. On notera parmi ces enregistrements un document exceptionnel et fascinant avec l'interprétation de J.P. Rampal de la Sonatine d'Henri Dutilleux, en direct de la radio de Stuttgart en 1954 ! Le second CD permet cette fois d’entendre les deux virtuoses ensemble, en concert. Admiratifs de leur complicité et du niveau auquel l’un et l’autre avaient porté leur art, leurs publics leur réservèrent souvent de véritables triomphes. Si le jeu du français est naturel et souple, celui du suisse est influencé par Marcel Moyse, autrement dit par un jeu littéralement construit et dans une démarche plus volontaire. La sonorité de Rampal est ample et lumineuse, son phrasé chaleureux et son art aussi instinctif que raffiné. Nicolet joue sur un son plus intense et plus sombre, avec une pensée musicale plus réfléchie et sa musique est le reflet de sa culture. Mais tous deux se rejoignent dans une même intelligence musicale. Aurèle Nicolet l’explique simplement : « Ensemble, nous étions en parfaite osmose. De l’habitude ? Peut-être aussi. Mais il y avait une véritable fusion des sonorités, et sur le plan du phrasé, il n’y avait pas besoin de parler… »