Cartan, Jean : Partir avec un idéal

Jean Cartan (1906-1932) : Trois poésies de François Villon, Cinq poèmes de Tristan Klingsor, Trois chants d'été, Sonatine en trois mouvements, Deux sonnets de Mallarmé Sonatine, Hommage à Dante, Psaume 22

Kaelig Boché, ténor / Thomas Tacquet, piano

« Pour l'artiste, ce n'est pas une qualité que la force, c'est un devoir. Tant d'esclavages nous attendent : l'argent, le public, la tradition, la mode ; il faut tout dominer. Il faut avoir cette conviction que les éléments seront ce que nous voudrons qu'ils soient. Partir avec un idéal et se dire que tout sera bon sur la route qu'il faut suivre… »
Jean Cartan entre au Conservatoire de Paris en 1924 et étudie sous la direction de Marcel Samuel-Rousseau, Noël Gallon, Charles-Marie Widor, Henri Rabaud, Paul Dukas – dans la même classe qu'Olivier Messiaen et Maurice Duruflé. Il remporte le premier prix d'harmonie, mais son écriture se heurte bien souvent à l'incompréhension de ses professeurs et de ses condisciples. Seul Paul Dukas le soutient et l'encourage vivement. Albert Roussel également a l'occasion de découvrir ce jeune compositeur, et lui manifeste beaucoup d'intérêt et une grande amitié.
Atteint de tuberculose, il est contraint à de nombreux séjours en montagne, et s'éteint au sanatorium de Briis-sous-Forges (Essonne) le 26 mars 1932, à l'âge de 25 ans, laissant plusieurs œuvres inachevées.
“Fauché à 25 ans par la tuberculose, Jean Cartan n'aura pas eu le temps de laisser sa trace dans le cercle fermé des compositeurs marquants du XXe siècle. L'initiative du ténor Kaëlig Boché et du pianiste Thomas Tacquet est louable de redonner vie aux mélodies et à deux sonatines pour piano qui n'avaient jamais été enregistrées. Il demeure pourtant difficile de cerner la personnalité de ce tout jeune homme certainement encore sous l'influence de ses maîtres comme Paul Dukas ou Albert Roussel. Défendue avec conviction par les deux artistes, la musique de Jean Cartan est sans nul doute à découvrir avec le regret éternel de ne pas connaître les lendemains de la carrière du compositeur.” Hugues Rameau-Crays pour http://www.classique-c-cool.com